Un dogmatisme étatique qui contribue étrangement à augmenter la prévalence tabagique et maintient certains Français dans une consommation déraisonnable de cannabis. Ce dogmatisme touche le réseau des 23 500 buralistes sous trois formes.
Un dogmatisme fiscal qui augmente la prévalence tabagique. La part des Français qui fument augmente depuis une vingtaine d’années, en suivant de près les hausses de taxes et donc de prix du tabac. Plutôt contre-intuitif, non ?
Pourtant, les données de l’organisme gouvernemental Santé publique France, l’affirment (voir tableau ci-dessous). Ainsi le tabagisme (quotidien et irrégulier) touchant la population de l’Hexagone de 18 à 75 ans est passé de 29 % en 2002 (soit la première année des fortes hausses de taxes successives) à 31,8 % en 2020.
L’explication semble aisée : plus vous augmentez les taxes et les prix, plus vous poussez l’achat de tabac de contrebande et de contrefaçon, moitié moins cher, et qui donc limite beaucoup moins la consommation. Ajoutez à cela quelques crises économiques, des difficultés de fin de mois... et le tabagisme progresse.
Un dogmatisme contre la vape, qui pourtant peut aider au sevrage tabagique. L’obstination fiscale sur le tabac des gouvernements successifs depuis 2002 (surtout sous l’ère macroniste) se double d’un aveuglement sur la vape. Les gouvernements depuis deux décennies refusent de mettre en avant dans des campagnes officielles des solutions alternatives et surtout crédibles au tabac (les patchs ayant autant d’efficacité que les placebos), comme la vape.
L’efficacité et l’innocuité de celle-ci sont pourtant reconnues par de nombreux experts médicaux et par les associations de vapoteurs. Pire encore, la Commission européenne envisage même très sérieusement d’ajouter, en 2023, une taxe aux produits du vapotage, qui rendrait sa commercialisation d’autant plus difficile.
Un dogmatisme contre le CBD, qui pourtant peut permettre de réduire la consommation de cannabis. Ainsi, on retrouve le même phénomène pour le CBD qu’avec la vape. La tentative d’interdiction des fleurs et feuilles, qui enregistrent entre 50 % et 80 % du chiffre d’affaires du cannabidiol, aurait pu considérablement réduire la diffusion du CBD en France.
Mais le Conseil d’État en a décidé autrement en suspendant le 24 janvier 2022 cette interdiction posée par le ministère de la Santé le 30 décembre 2021. Avant la prochaine décision des magistrats administratifs sur le fond, qui a priori semble plutôt favorables au CBD, les ministres de la Santé et de l’Intérieur n’ont pas caché leur agacement.
Une position très dogmatique là aussi, en totale opposition avec l’expérimentation du cannabis médical, lancée pourtant par ce même gouvernement début 2021 auprès de patients traités en milieu hospitalier. Pourtant, le CBD permet de limiter ou stopper la consommation de cannabis, comme la vape qui aide à se sevrer du tabac. Un dogmatisme difficile à justifier et qui devrait être un des enjeux de la campagne de l’élection présidentielle.