Dans le cadre du mois sans tabac, le deuxième fournisseur en vapotage du réseau des buralistes fait le point sur la situation de ce marché essentiel dans l'arrêt du tabac.
Comment Seita peut-elle s’associer en termes de promotion à l’opération Mois sans tabac ?
Cyril Lalo : Seita et le réseau des buralistes ne peuvent pas, pour l’instant, s’associer à cette opération. Mais nous travaillons en parallèle à ce dispositif. En effet, qui mieux que Seita et les buralistes pour accompagner les fumeurs vers la meilleure alternative au tabac ? Ce sont nos consommateurs habituels, nous connaissons leurs comportements et leurs attentes. C’est pourquoi depuis le lancement de myblu en 2018, Seita accompagne au quotidien, sur le terrain, nos partenaires buralistes.
Quel bilan tirez-vous des opérations précédentes du Mois sans tabac ?
Il y a deux façons de faire le bilan : du point de vue de l’État et du point de vue du réseau. Il y a une certaine déception au sujet de la gestion de l’État de ces Mois sans tabac, qui ont occulté la vape jusqu’à aujourd’hui. Mais Seita travaille au quotidien auprès des pouvoirs publics pour qu’ils reconnaissent enfin l’intérêt de la vape. Si l’État subventionne à grands frais les patchs nicotiniques avec des résultats modestes, ne pourrait-il pas lancer une campagne de promotion du vapotage ? À l’instar de Sovape, c’est une demande forte de Seita. La vape est aujourd’hui le choix n° 1 des fumeurs français pour sortir du tabac. C’est une opportunité pour la santé publique. La vape est 95 % moins nocive que le tabac. Mais c’est également une opportunité pour les fumeurs, puisqu’elle est deux fois plus efficace que les substituts nicotiniques. Enfin, c’est un atout business de poids pour le réseau des buralistes : trois millions d’anciens fumeurs se sont tournés vers la vape !
Du point de vue du réseau, le lancement du mois de la vape et aussi les évolutions individuelles de milliers de buralistes ont été fantastiques ! 3 000 buralistes sont aujourd’hui experts de la vape. Continuons à travailler ensemble pour poursuivre cette dynamique !
Que demandez-vous à l’État ?
Aujourd’hui, les professionnels sont extrêmement contraints dans la communication qu’ils peuvent faire de la vape dans leur point de vente. Il est essentiel d’assouplir la réglementation sur la visibilité de la vape, là où les fumeurs sont présents quotidiennement. Il faut également obtenir l’alignement de la réglementation des e-liquides avec et sans nicotine, afin que tout le secteur joue avec les mêmes règles. Il est anormal que, aujourd’hui, les produits sans nicotine ne soient pas soumis aux mêmes obligations que les e-liquides avec nicotine. Il en va de la santé des vapoteurs et de la confiance qu’ils ont dans les produits vendus chez les buralistes. Nous souhaitons également que le Gouvernement inscrive la vape comme un véritable outil de santé publique en France. Un organisme financé par l’État dans le cadre de la lutte contre le tabagisme, Tabac Info Service, a désormais inscrit le vapotage comme une solution pour arrêter le tabac. Progressivement, nous avançons.
Où en est le marché du vapotage en France ?
Seita ne travaille qu’avec les buralistes. Selon l’étude indépendante eCig Intelligence, la part de marché de la vape dans le réseau des buralistes est passée de 10 % il y a trois ans à 20 % en 2020. Cette progression exceptionnelle a été rendue possible par la compréhension de l’intérêt de la vape dans la transformation du business des buralistes. Aujourd’hui, la vape est distribuée dans 80 % du réseau, soit près de 20 000 buralistes ! Et myblu est présent chez 15 000 d’entre eux. Que de chemin parcouru depuis le lancement de myblu en juin 2018 !
Existe-t-il d’autres temps forts dans l’année, auxquels les buralistes doivent être sensibilisés ?
Bien évidemment, il y a la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai, qui est un moment de communication sur le sujet. Mais la pédagogie sur la vape est un travail au long cours, qui doit s’effectuer au quotidien. C’est ce que fait Seita, que ce soit grâce à sa force de vente multicatégorie, aux animations mises en place tout au long de l’année, avec nos experts notamment ou aux formations mises en ligne très régulièrement sur notre site Pro+.
Seita propose toujours des formations au vapotage pour les buralistes ?
Les formations en présentiel ou à distance se poursuivent tout au long de 2020, Covid-19 ou pas. Nous accompagnons le réseau, sur trois grands thèmes : la catégorie vape et ses avantages pour les fumeurs ; la réglementation, qui concerne directement les buralistes et les méthodes de ventes. Nous donnons toutes les armes aux buralistes dans nos formations et nous ne communiquons pas uniquement sur notre marque, myblu. Il s’agit pour nous d’aider les buralistes à optimiser leurs ventes.
Seita est membre de France Vapotage. Que faites-vous dans ce cadre associatif ?
Seita est membre du bureau de l’association de fabricants de produits de vape, France Vapotage, et l’un de ses fondateurs. Notre objectif est double : tout d’abord, informer les autorités sur la vape et les aider à mieux comprendre ce produit ; nous nous adressons aussi bien aux ministères qu’à l’ANSES, en passant par les parlementaires français ou européens. Pour cela, nous leur diffusons par exemple les études scientifiques indépendantes. Nous devons ensuite aider la vape à être reconnue à sa juste valeur, par une position claire des autorités.
Seita est particulièrement engagée dans France Vapotage. Une personne de mon équipe est d’ailleurs dédiée à ce sujet. C’est un travail de longue haleine, et nous appliquons la stratégie des petits pas. Mais si les consommateurs ont compris l’intérêt de la vape, les autorités le comprendront aussi. C’est une question de temps et de force de conviction. Et notre association France Vapotage a été créée pour cela.
Faut-il que les buralistes se focalisent sur les sels de nicotine ?
Les buralistes doivent se concentrer sur un seul objectif : comprendre l’attente de leurs consommateurs et y répondre. Si un fumeur consomme deux paquets de cigarettes par jour, il faut lui proposer dans un premier temps un e-liquide aux sels de nicotine. myblu en propose évidemment dans son offre. Si sa consommation est plus faible, un produit issu de notre gamme classique sera tout autant efficace. La vape instaure une nouvelle relation entre le buraliste et son client, celle de l’écoute. Le buraliste devient un véritable conseiller.
Pouvez-vous comparer le vapotage en France avec celui des pays voisins ?
En France, le taux de prévalence tabagique est de 30 %, ce qui représente environ 13 millions de fumeurs, qu’ils soient quotidiens ou occasionnels. Il y a aujourd’hui 3 millions de vapoteurs. Quand on compare avec le Royaume-Uni, on y trouve deux fois plus de vapoteurs, et deux fois moins de fumeurs. Le gouvernement britannique est beaucoup plus pragmatique et met en avant le vapotage. En 2018, il a même sorti la vape de la législation tabac et les résultats sont là désormais. C’est en ce sens que travaillent France Vapotage et Seita.
Comment aller plus loin ?
Il faut penser filière et partenariat. Collectivement nous devons créer pour 2021 des tables rondes entre la Confédération, les buralistes experts et les fabricants afin de porter des messages communs et former les buralistes les moins impliqués… et ce au niveau national et régional. Le réseau doit bénéficier pleinement de la vape. Le succès des uns fait le succès des autres.
L’intégralité de cette interview est à retrouver dans le numéro 690 de Revue des Tabacs. Vous pouvez nous contacter par email pour plus d’infos : abonnement@aucoeurdesvilles.fr