Professeur Yves Martinet, président du CNCT
20 mai 2021. Le Comité national contre le tabagisme a publié un communiqué qui « enjoint les décideurs à élargir l’interdiction du menthol pour l’ensemble des produits du tabac, mais également de la nicotine. »
Selon le CNCT : « L’interdiction du menthol pour les cigarettes et le tabac à rouler, en vigueur dans toute l’Union européenne depuis le 20 mai 2020, répond à un enjeu sanitaire majeur. Le menthol est un additif et un addictif puissant, destiné à faciliter l’initiation au tabac des plus jeunes, et à en compliquer la sortie, en renforçant les mécanismes de dépendance. […] Une partie non négligeable des produits du tabac en vente en France et dans l’Union européenne constituent l’angle mort de la santé publique, à l’instar des cigares, des cigarillos, ou du tabac à chicha. Au lendemain de l’interdiction, l’industrie a massivement investi le marché de nouveaux produits du tabac dans l’ensemble de l’Union européenne. La France est particulièrement touchée par l’apparition d’alternatives au menthol, avec des produits du tabac combustible classiques, comme les Camel et Winston Fresh, qui connaissent un relatif succès commercial, ou avec des dispositifs annexes à glisser dans le paquet, afin de conférer aux produits une saveur mentholée. Par ailleurs, les fabricants ont multiplié les offres en matière de nouveaux produits du tabac et de la nicotine. Les saveurs mentholées pour le tabac chauffé et les produits du vapotage ont fait l’objet d’offres tarifaires attractives et d’importantes offres promotionnelles en ligne ou sur les lieux de vente. Dans les débits de tabac, des buralistes ont joué le rôle de véritables prescripteurs et d’ambassadeurs de marques. »
Professeur Yves Martinet, président du CNCT : « Ces pratiques de contournement de la loi sont inacceptables, et renseignent sur le véritable objectif des fabricants : perpétuer à tout prix l’épidémie industrielle du tabac et de la nicotine. »