Dans la lignée des fortes hausses de prix du tabac du premier quinquennat du Président Macron, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023 présenté en conseil des ministres fin septembre a proposé une nouvelle trajectoire fiscale sur les produits issus du tabac. Dès mars 2023, l'impact pourrait être de 50 à 70 centimes sur le prix d'un paquet de 20 cigarettes, avant une nouvelle hausse potentielle pour 2024.
Ces augmentations, souhaitées par la première Ministre Elisabeth Borne sur BFM TV le 26 septembre, viseraient à faire passer le prix moyen actuel d'un paquet de 20 de 10,15 €, à 11 € en 2024, tandis que la blague de 30 g de tabac à rouler ou à tuber passerait à 15 € au moins dans la plupart des cas.
Alors que l'examen du PLFSS 2023 a débuté ce lundi 10 octobre à la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, l'Institut d’études indépendant Odoxa vient de publier un sondage sur les Français, les fumeurs et la hausse des prix du tabac, réalisé pour le compte de Philip Morris France.
Cette enquête, basée sur un panel de 998 Français représentatif de la population française majeure*, a permis de faire ressortir les principaux enseignements suivants :
> 72% des fumeurs (79% des fumeurs réguliers) assurent que la hausse des prix du tabac ne les incitera pas à arrêter de fumer
> 67 % des Français pensent qu’avec cette taxe, le gouvernement cherche avant tout « à faire rentrer de l’argent dans les caisses »
Et quand on affine les reproches que font les Français concernant les hausses de taxes sur le tabac, 87 % estiment que cette mesure favorisera les ventes illicites.
Ces chiffres sont à mettre en regard avec les problématiques concrètes que vivent les buralistes, comme les riverains de certains quartiers envahis par les trafics face à la hausse de la contrebande et de la contrefaçon qui s'est accélérée ces dernières années. D'ailleurs, à la lecture du sondage, 63% des fumeurs disent avoir déjà acheté par le passé des cigarettes ailleurs que dans le réseau officiel, et 65% d'entre eux comptent le faire à nouveau face à cette nouvelle hausse.
L'enquête se conclut sur des questions autour des moyens pour inciter les fumeurs à diminuer leur consommation ou à arrêter. Et, l'augmentation des prix, pourtant utilisée comme principal levier par les différents gouvernements ces 20 dernières années, est loin d'être plébiscitée par les Français et les fumeurs, qui estiment que les alternatives vers des produits moins nocifs seraient plus efficaces.
Entre la volonté d'augmenter la pression fiscale sur le tabac à chauffer, le fait que le vapotage ne soit jamais encouragé comme une alternative viable et le risque que ces potentielles augmentations stimulent encore le marché parallèle, peut-être faudrait-il que le gouvernement s'inspire des résultats de cette étude pour ajuster sa stratégie pour réduire la consommation de tabac en France.
Retrouvez-ici l'étude en intégralité.
*Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés sur internet du 28 au 29 septembre 2022. Échantillon de 998 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Auprès de l’ensemble des Français, la marge d’erreur s’établit, selon le score visé, à plus ou moins 1,4 et 3,1 points.