11 avril 2024. Les Messageries lyonnaises de la presse (MLP), société coopérative née en 1945 et qui distribue les magazines en France, ont publié un communiqué intitulé « Mission Soriano : MLP est ouverte à une coopération positive mais réaffirme son indépendance et son attachement à une concurrence assainie ». Suite à la publication d’un rapport de la mission interministérielle confiée à l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Inspection générale des affaires culturelles (IGAC), MLP a souhaité prendre la parole.
Selon MLP : « L’essentiel de la valeur produite dans le secteur de la distribution de la presse nationale est désormais le fait des publications magazine distribuées à 85% par MLP. Pour autant, l’attention des pouvoirs publics reste centrée sur la PQN [presse quotidienne nationale, NDLR] et le système d’aide et de régulation cherche d’abord à favoriser la distribution de leurs produits. MLP regrette que tout au long de ce rapport, de 48 pages, la notion d’IPG [information politique et générale, NDLR] ne soit associée qu’à la presse quotidienne et omette la presse magazine IPG, qui est représentée par 90 titres dont 76% sont distribués par MLP. Les aides à la distribution, dont il apparaît clairement que leur suppression n’est pas envisagée à court terme, seraient à 100% concentrées sur la presse quotidienne créant ainsi une distorsion de concurrence entre ces deux segments de presse IPG. Ce n’est pourtant pas l’avis du Conseil d’État (sur le projet de loi de modernisation de la distribution de la presse), qui estime que la protection de la presse IPG peut être étendue par la loi à l’ensemble des journaux et publications d’information politique et générale dont le rythme n’est pas nécessairement quotidien. Le Conseil d’État considère que cette extension renforce la protection et la liberté éditoriale des entreprises de presse dans une période où évoluent les formats des contenus et la périodicité des parutions pour répondre aux nouveaux usages des lecteurs. Ce traitement équitable est d’ailleurs appliqué par l’État pour les aides au portage et postage. Le rapport confirme que la subvention de 9 M€, perçue par France Messagerie, a une incidence directe sur la concurrence sur le segment des magazines entre les deux SADP : “l’impact de ce retrait (subvention de 9 M€), même progressif de l’aide à France Messagerie n’est pas sans difficulté… une hausse des barèmes pratiqués par France Messagerie… pourrait se traduire par une fuite plus rapide des éditeurs vers le concurrent. »
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