22 juin 2020. La filiale française du cigarettier britannique Imperial Tobacco, Seita, a pris position concernant l’étude 2019 de KPMG, en dénonçant l’impact du marché parallèle sur la consommation de tabac en France. Ce rapport a été commandé par Philip Morris International.
Le communiqué est le suivant : « Le marché parallèle de produits du tabac a augmenté fortement en 2019 en France, en lien direct avec la trajectoire fiscale amenant le paquet de cigarettes à 10 € en novembre 2020. L’étude annuelle KPMG, qui mesure et analyse chaque année les flux d’achats de produits du tabac en Europe, démontre que 30,1 % des produits du tabac consommés en France sont issus du marché parallèle. Avec 3 points d’augmentation en 2019 par rapport à 2018 (28,4 %) et près de 6 points par rapport à 2017 (24,6 %), ce phénomène est la conséquence directe de l’augmentation des prix du tabac, dans le cadre de la trajectoire fiscale pour un paquet de cigarettes à 10 € en novembre 2020. Une évolution dans la répartition des achats sur le marché parallèle. Pour la première fois depuis 2017, la part des achats de cigarettes issues de la contrefaçon et de la contrebande baisse, passant de 49 % (2018) à 45 % (2019). À noter cependant : la contrefaçon connaît une explosion en hausse de 82 % en 2019, mettant entre les mains des fumeurs des produits sans contrôle et ne répondant à aucun cahier des charges. La part des achats transfrontaliers passe, quant à elle, de 50 % en 2018 à 55 % en 2019. Avec 26 % des achats transfrontaliers, l’Espagne est la première destination des Français qui s’approvisionnent en tabac moins cher, suivie de la Belgique (12 %) et du Luxembourg (8 %). Après deux hausses successives durant l’année 2019, la France a encore creusé l’écart de prix avec ses pays voisins, avec un prix par paquet le plus élevé d’Europe. »
Hervé Natali, responsable des Relations territoriales Seita :
« Cette hausse des achats de produits du tabac sur le marché parallèle était prévisible, après la première alerte que nous avions lancée en 2018 sur l’inefficacité d’une politique exclusivement basée sur la fiscalité. Les hausses semestrielles pour atteindre le paquet à 10 € en novembre 2020 ont incité encore plus de fumeurs à se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement que les buralistes français. La France a la politique fiscale la plus agressive d’Europe sur les cigarettes. Il en résulte surtout une évasion commerciale colossale, générant une perte de 5 milliards d'euros de recettes fiscales par an pour l’État. »
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