Olivier Partouche, directeur général de Republic Technologies
24 juin 2021. Le fabricant notamment de filtres à cigarettes (OCB…) Republic Technologies International a publié un communiqué au sujet des prélèvements publics qui vont être demandés aux fournisseurs de filtres et de cigarettes, afin de recycler les mégots. Un éco-organisme, Alcome, va être agréé par l’État français afin de traiter les quelque 30 milliards de mégots qui sont jetés sur la voie publique chaque année en France. Selon le producteur de Perpignan : « Tenue à l’écart des débats, l’entreprise papetière française Republic Technologies, pourtant assujettie à cette taxe, dénonce un barème profondément injuste aux conséquences économiques lourdes. » Selon le fabricant, sa future contribution annuelle s’établirait ainsi à 8,5 M€ d'ici à 3 ans, alors même que le chiffre d’affaires de l’activité filtres est de 5 M€, soit un montant 1,7 fois supérieur au CA de ce département.
Selon le communiqué de Republic Technologies : « La naissance d'Alcome, organisme dont les adhérents ne sont autres que les géants du tabac, ne doit pas pénaliser fortement un petit acteur français, papetier à Perpignan depuis 1838, qui ne fabrique pas de cigarettes mais du papier à rouler et des filtres. Alors que le projet entame sa dernière ligne droite, Republic Technologies demande la révision de l’agrément déposée en avril 2021 par Alcome et à que celui-ci intègre un barème favorisant une répartition équitable entre les acteurs. Alors que la demande d’agrément déposée par Alcome s’appuie sur un barème basé uniquement sur le nombre de filtres produits et donc de mégots jetés, Republic Technologies alerte sur l’iniquité de ce mode de calcul sur lequel le ministère de la Transition écologique et solidaire s’apprête à donner son accord, sacrifiant le développement d’une PME française historique à la faveur des multinationales du tabac. En effet, les filtres produits par l’entreprise sont moins impactants que les filtres des cigarettes manufacturées, tant par leur composition, que par leur poids et leur surface. »
Olivier Partouche, directeur général de Republic Technologies : « Ne pas intégrer ces données dans le calcul du niveau de taxation des produits n’est pas juste et Republic Technologies devrait pouvoir prendre part au débat relatif au barème proposé par Alcome. Aujourd’hui, en niant les démarches éco-responsables de certains industriels comme Republic Technologies, les pouvoirs publics sont incohérents avec les mesures mises en place, notamment en matière de lutte contre les plastiques à usage unique, et ils remettent en question l’un des objectifs même de la REP qui est d’engager les acteurs de la filière dans une démarche d’éco-conception. Cette situation inacceptable entraînerait de facto l’arrêt de nos investissements R&D pour la production de produits sans plastique, et pourrait mettre en péril notre activité filtres. »