Fin septembre 2022. Acteur engagé dans la fabrication vertueuse des e-liquides au service du sevrage, VDLV nous explique ses valeurs et sa stratégie, dont les buralistes sont partie prenante. À lire dans la Revue des tabacs n° 711 d’octobre 2022 la version intégrale de cette interview de Charly Pairaud, directeur général et cofondateur de VDLV.
Que représente le réseau des buralistes pour VDLV ?
Charly Pairaud : C’est un circuit qui nous intéresse de plus en plus. Pendant longtemps, notre société VDLV – appellation différente de Vincent dans les vapes qui est l’une de nos marques commerciales – était tournée presque uniquement vers les boutiques spécialisées. Car nous les estimions les plus à même d’expliquer nos produits et nos valeurs. Puis, ces dernières années, nous avons observé une vraie implication des buralistes, forts d’un bon niveau de formation et de disponibilité pour se consacrer à la vape, sans parler de leur qualité de commerçants de proximité. […]
La dimension de conseil est donc importante ?
Oui. En tant que fabricant, nous avons des messages à faire passer, qu’il est impossible de communiquer par la publicité. C’est donc au vendeur de relayer notre identité, d’expliquer la manière dont nos e-liquides sont fabriqués. Je rappelle que nous produisons une nicotine française, de qualité “vapologique” : un terme que nous avons inventé et breveté afin qu’il ne soit pas repris commercialement. Nos ingénieurs ont mis au point un procédé innovant d’extraction de la nicotine spécifiquement destinée à l’inhalation. Nous nous fournissons auprès de tabaculteurs de Nouvelle-Aquitaine et d’Auvergne : cela permet à la fois de soutenir l’agriculture locale à laquelle nous sommes attachés, et de garantir la traçabilité de nos matières premières. À l’heure des scandales de traçabilité, nous pouvons rassurer nos clients et consommateurs par le fait que nous connaissons nos ingrédients, et que nous analysons la totalité de notre production. Les vérifications s’opèrent sur les matières premières, sur les batchs (lots) de production et sur les produits finis, donc en trois étapes. Nous respectons par ailleurs d’autres engagements de qualité : flacons en plastique recyclé, récupération et valorisation de nos déchets, etc.
Vous êtes également certifiés Afnor…
Oui, dès 2016, nous avons fait certifier nos e-liquides Vincent dans les vapes, suivant la norme Afnor XP-D90-300-2, qui s’applique également à notre marque Cirkus. Cette norme expérimentale comprend des exigences rigoureuses sur les matières premières utilisées dans les e-liquides, excluant certains ingrédients et imposant un contrôle de la concentration sur d’autres, ainsi qu’une information et une assistance des consommateurs. Je rappelle que la France a été pionnière dans la publication de normes sur le vapotage, dès 2015. Et VDLV s’est impliqué très tôt dans la qualité de la profession, notamment en étant un membre actif de la Fivape, notre fédération qui a participé à la normalisation.
Comment êtes-vous organisés en interne ?
Dès 2014, nous avons créé un laboratoire de recherche, Ingésciences, qui est probablement l’un des rares à poser toutes les questions légitimes sur la vape, sur les chapitres de la physique, de la chimie et de la biologie. Nous avons notamment un laboratoire de biologie qui analyse l’impact du matériel et du liquide directement sur les cellules humaines. Notre laboratoire compte une quinzaine de scientifiques, dont des docteurs en physique, chimie et biologie, qui bénéficient d’un espace dédié et sécurisé sur notre site de Cestas. Notre métier consiste à combiner des éléments chimiques (PG [propylène glycol], VG [glycérine végétale], arômes) et à les envoyer par vaporisation, dans les poumons des consommateurs : c’est une grande responsabilité ! […]
Y a-t-il des domaines de la vape que vous n’abordez pas ?
Oui, par exemple les puffs, qui représentent une aberration écologique. Les e-cigarettes rechargeables existent depuis plus de dix ans, avec des batteries durables, alors pourquoi promouvoir une utilisation unique ? De la même manière, nous ne nous orientons pas vers le surdosage en sucralose et en éléments sucrants, car on sait que la dégradation de certains de ces édulcorants peut produire des composés qui, un jour, nous seront reprochés. Quand un produit est très sucré, c’est pour avoir du succès en termes de ventes, pas pour aider à la réduction des risques. Nous émettons aussi des réserves sur la vente en vrac, car malgré son intérêt environnemental, le niveau de sécurité n’est pas garanti : des manipulations intermédiaires peuvent avoir lieu.
Et quant au CBD et aux sels de nicotine ?
Nous les avons étudiés scientifiquement chez Ingésciences, et nous y sommes favorables. Notre marque Chill Drop est à base de CBD, qui apporte de nombreux avantages. Quant aux sels de nicotine, ils sont présents dans notre offre, et l’acide que nous utilisons a fait l’objet d’une étude vapologique poussée sur sa composition, son utilisation et même sa durée de vie à l’intérieur d’un flacon.
Les fondateurs et dirigeants de VDLV : Vincent Cuisset et Charly Pairaud
L’essentiel :
L’usine et les bureaux de VDLV font 14 000 m2 à Cestas (Gironde), dont 10 000 m2 dédiés à la vape qui permettent de produire plus d’un million de flacons avec 15 lignes de conditionnement.
Les flacons de Vincent dans les vapes, Cirkus et V’Ice.