La députée Caroline Janvier (La République en marche, Loiret)
27 mai 2021. L’association Buralistes en colère a obtenu un rendez-vous en visio-conférence avec la députée Caroline Janvier (La République en marche, Loiret), qui est également rapporteure thématique sur le cannabis récréatif. Mais si l’association présidée par Eric Hermeline a sollicité cet entretien s’est au sujet d’une émission diffusée sur BFM TV dans laquelle la parlementaire a tenu des propos douteux à l’encontre du réseau des buralistes.
Selon son communiqué, l’association a interrogé la parlementaire sur : « ses propos tenus sur la vente de tabac aux mineurs, en date du 7 mai courant dans "le live Toussaint". Nous avons fait part de notre mécontentement et expliqué la manière dont les ventes se réalisent dans le réseau, et que la très grande majorité des buralistes respectent scrupuleusement les interdictions de vente de tabac aux mineurs et avons souligné que celles-ci s'étendent notamment sur les jeux (FDJ, PMU) et les alcools. Que ces règles ne sont pas vécues comme des contraintes, mais sont ancrées dans notre quotidien comme une mission de prévention auprès des mineurs. Cependant, nous avons aussi soulevé le fait que dans certaines zones urbaines, cette réglementation est moins respectée car elle entraîne systématiquement des insultes, des menaces, des agressions physiques. Sur ce sujet, Mme la députée a reconnu n'avoir pas pesé ses mots quant à la non-application de cette règle dans le réseau des buralistes. Nous avons souligné le fait que le rapport publié par Mme Janvier sur le dernier sondage des ventes de tabac aux mineurs date de 2011 (seulement deux ans après l'application de l'interdiction de la vente aux mineurs) et que celui-ci avait été réalisé par le CNCT, loin d'être impartial et sans contrôle d'huissier lors des soi-disantes ventes aux mineurs. Nous avons fait part aussi à Mme Janvier que nous avons fait appel à Maître Plouton représentant de l'association des Buralistes en colère pour officialiser par écrit notre demande de démenti à l'attention de M. Toussaint contre ses propos calomnieux en ce qui concerne la vente de tabac aux ados de 12-13 ans... Courrier resté sans réponse de sa part, à ce jour... Mme Janvier doit essayer d'en informer celui-ci afin de faire avancer la demande de démenti. Dans son rapport Mme Janvier évoque l'éventuelle légalisation du cannabis récréatif, et la perspective de création d'un réseau dédié à la vente exclusive de ce produit, confié à d'actuels "dealers, spécialisés dans le cannabis"... Nous avons été très surpris de cette volonté d'exclure les buralistes de la revente de cannabis récréatif, et notifié le fait que nous sommes légitimes et compétents pour se faire, et rappelé que nous sommes préposés de l'état, avons des contrats de gérance, que des études de moralité sont réalisées dans le cadre de la reprise ou l'ouverte d'un débit de tabac...Que nous avons beaucoup de mal à comprendre cette vision, et qu'il est nécessaire voire primordial d'accorder la vente de cannabis aux buralistes compte tenu de la situation critique de ceux-ci (notamment les frontaliers), que cela permettrait de palier aux chutes de vente de tabac... A ce sujet Mme la députée n'avait pas connaissance de l'ampleur du marché parallèle et pensait que celui-ci ne représente que 10%... Nous avons clairement expliqué que le marché de la contrebande à ce jour représente plus de 30%... Elle a été très surprise par ces chiffres... Nous allons donc lui adresser la dernière étude de 2020, réalisé par la Seita qui confirme ces chiffres. D'autre part, la création de commerces spécialisés ne pourrait pas concurrencer le maillage national du réseau, en effet, ces boutiques risqueraient de s'implanter en grande partie dans les zones urbaines, et cela créerait donc des zones blanches dans les petites communes...La couverture nationale du réseau est la plus à même pour répondre à cette problématique avec plus de 40% de buralistes implantés dans des zones rurales... Mme Janvier nous rétorque que le choix de créer des boutiques spécialisées pour la revente de cannabis serait indispensable, afin de ne pas tenter nos clients de passer à l'acte d'achat (risques de ventes additionnelles), si ceux-ci se retrouvaient exposés devant ce produit dans nos commerces. L'autre argument évoqué est purement social, l'idée étant de sortir des jeunes de la délinquance et assécher le marché noir... La politique répressive de l'état menée depuis des années démontre effectivement que cela ne fonctionne pas et que la consommation du cannabis en France est la plus élevée en Europe. D'ailleurs dans son rapport, Mme Janvier propose de limiter la fiscalité du cannabis, afin d'assécher le marché parallèle, alors que l'état fait l'inverse avec le tabac. Nous le lui avons fait remarquer, ainsi que le matraquage fiscal ne fonctionne pas, bien au contraire puisqu’il alimente le marché de la contrebande et envoie nos clients sur ces marchés parallèles (exemple de ce qui se passe avec le tabac !). Nous proposons donc à Mme Janvier de nous intégrer dans le circuit de revente de cannabis pour les buralistes qui le souhaiteraient, et afin de se démarquer des boutiques spécialisées, nous confier la vente de cannabis récréatif "light" … idée à laquelle celle-ci reste ouverte... Enfin, un membre de l'association des Buralistes en colère a proposé à Mme Janvier de venir dans son commerce pour lui montrer la journée type d'un buraliste, afin que celle-ci se rende compte de notre quotidien, celle-ci a accepté l'invitation ».