Si la fiscalité tabac va fortement augmenter sur l’ensemble des segments dès mars 2023, avec son corollaire la progression des prix, les buralistes peuvent d’ores et déjà bénéficier d’une forte baisse des cautionnements tabac, FDJ, PMU et presse, dès à présent.
CAUTIONNEMENT : DEUX CONCURRENTS DÉSORMAIS
L’arrivée d’une filiale du Crédit Agricole, Camca Courtage, dans le réseau des buralistes, a totalement bouleversé le marché du cautionnement depuis l’été 2022 (voir page 15). Ainsi, le nouvel arrivant propose avec au moins deux activités de cautionnement souscrites auprès de Camca Courtage, un taux annuel de 1,08 % pour tabac et FDJ et de 0,9 % pour le PMU. Une proposition commerciale très agressive de Camca à laquelle l’EDC a répliqué avec une nouvelle offre à 1,15 % pour le tabac, contre précédemment 1,60 %, sans oublier le 1,15 % pour la FDJ et la presse, contre auparavant respectivement 1,20 % et 2,20 % (voir page 16).
Cette nouvelle concurrence va donc considérablement augmenter les revenus des buralistes.
FISCALITÉ TABAC : DES HAUSSES DANS QUATRE MOIS
Le gouvernement Borne poursuit la stratégie des précédentes administrations du président Emmanuel Macron : des hausses de taxes sur le tabac, afin d’augmenter considérablement les prix (voir page 6). Ainsi même si les taux devraient rester stables à partir de mars 2023, le tarif de l’accise et le minimum de perception aux 1 000 grammes pourraient progresser de plus de 7 % en cigarettes, cigares-cigarillos et autres tabacs à fumer (pipe, coupe large, chicha...).
En revanche, le gouvernement a étalé la hausse fiscale sur les tabacs fine coupe sur trois ans, avec là aussi un taux stable, mais une progression sur le tarif de l’accise et le minimum de perception de respectivement + 24,79 % et + 16,54 % entre 2022 et 2025. C’est donc le tabac à rouler-à tuber qui devrait payer le prix le plus fort de ces hausses de fiscalité. Enfin, probablement sous l’influence des associations antitabac, le ministère de la Santé devrait obtenir la création d’une forte taxe spécifique au tabac à chauffer, qui pourrait remettre en cause l’existence de ce type de produits en France (voir pages 26-27). En effet, le tabac à chauffer a un coût de production supérieur à celui de la cigarette, ce qui le rend beaucoup plus vulnérable à une surfiscalité.
HAUSSES DE PRIX : 72 % DES FUMEURS N’ARRÊTERONT PAS DE FUMER
Si l’on en croit le sondage Odoxa diffusé en octobre 2022 (voir page 8), 72 % des fumeurs et 79 % des fumeurs réguliers ne stopperont pas leur consommation en raison de la future hausse des prix programmée par le gouvernement. Toujours selon cette enquête, 67 % de l’ensemble des Français consultés et 86 % des fumeurs réguliers pensent que la raison de cette hausse de taxes, et donc de prix, est « de faire rentrer davantage d’argent dans les
caisses de l’État ».
VERS UNE DIVERSIFICATION ACTIVE ?
Face à cette trajectoire folle des prix du tabac combustible, la diversification est plus que jamais à prendre en compte avec ses marges attrayantes : pour les produits digitaux ou du vin (voir page 51), du CBD (voir page 60), des pods de vape (voir page 62), ou à base de nicotine, avec ou sans tabac (voir page 64).