L’agacement des civettes françaises est à son comble... Les ruptures de stocks sur de nombreuses vitoles cubaines sont à leur paroxysme (voir les témoi- gnages, page 4, et ceux des buralistes de Nîmes, pages 28 à 37), alors que Habanos SA, qui a l’exclusivité mondiale de la distribution des cigares de l’île, annonce une forte hausse de son chiffre d’affaires international à + 15 % (voir page 4). De plus, le marché hexagonal passe du troisième au quatrième rang (derrière l’Allemagne).
Rappelons qu’il y a peu, la France a même occupé la première place devant l’Espagne, mais sur une seule année malheureusement ! L’une des explica- tions données est bien évidemment que face à l’embargo américain notamment sur les engrais et herbicides, Cuba adeplusenplusdemalàsefourniret a donc réduit ses surfaces cultivées à Pinar Del Rio. En période de pénurie, les prix des Habanos ont donc augmenté, ce qui permet d’aboutir en partie à ce + 15 % de chiffre d’affaires en 2021. Et ces hausses de prix vont se poursuivre dès le 1er juillet 2022 en France (avec l’application dans les linéaires du dernier arrêté de prix), puisque la société Habanos SA a décidé d’aligner les prix de ses Cohiba et Trinidad, ainsi que de certains modules des marques Montecristo, Partagás ou Romeo y Julieta, sur ceux pratiqués à Hong Kong (Coprova a donc l’obligation d’augmenter encore ses prix publics sur ces références). Rappelons que la société Allied Cigar Corporation S. L. (basée à Hong Kong) est, depuis 2020, actionnaire à 50 % d’Habanos SA. On peut supposer que d’aligner à la hausse les prix au niveau mondial des références les plus recherchées va permettre de limiter les marchés parallèles entre les pays, mais va développer fortement la contrefaçon. Face à cette situation de disette qui risque de durer, les autres terroirs notamment des Caraïbes devraient connaître encore de belles croissances (voir le Top 3 en page 12).