4 septembre. Les patrons de cafés, restaurants et hôtels s’indignent du plan de relance à la suite de la crise sanitaire, annoncé par le gouvernement, qui selon eux ne soutient pas assez ce type d’établissements.
Didier Chenet, président du GNI : « Ce plan de relance de trois milliards d’euros sera destiné à renforcer les fonds propres des entreprises, dont on peut espérer qu’il concernera quelques PME de notre secteur. C’est une mesure que nous appelions de nos vœux car dans certaines situations, il n’y a que l’État qui peut venir renforcer les capitaux de nos entreprises. Et l’État le sait, ce ne sera pas de l’argent injecté à perte. Mais le compte n’y est pas. D’abord parce qu’aucune mesure n’a été fléchée pour le tourisme, ou pour les hôtels, cafés et restaurants. Alors que nos entreprises comptent parmi les plus impactées par la crise économique, aucune mesure n’est annoncée pour notre secteur. Je déplore, par exemple, l’abandon du projet de création d’une plate-forme digitale française capable d’assurer la promotion et la distribution de nos territoires, de nos musées et monuments comme de nos chambres d’hôtels ou de nos tables de restaurants. Ce plan n’a malheureusement aucune ambition pour nos établissements ni pour le tourisme français. Ensuite, force est de constater que ce plan ne prévoit même pas l’essentiel, c’est-à-dire la sauvegarde de nos entreprises. Alors qu’il est indispensable de prolonger les mesures d’urgence adoptées au printemps, aucune décision n’est prise en ce sens.
Le Gouvernement doit prendre connaissance de la situation des hôteliers, des cafetiers et des restaurateurs. Nos professionnels ne sont pas dans la relance, ils sont dans la survie. Ce qu’ils attendent c’est une solution pour les loyers qu’ils doivent payer alors que leurs établissements étaient fermés, c’est le maintien du chômage partiel en l’état, sans reste à charge, c’est l’abaissement du point mort des entreprises par une réduction du coût du travail. Nous avons fait des propositions, nous ne trouvons aucune trace de celles-ci dans ce plan. La situation est inédite. Paris ou Lourdes sont des villes à tourisme sinistré. Et ceux des professionnels qui ont fait une saison honorable regrettent qu’elle n’ait duré que deux mois au mieux. Car la rentrée s’annonce terrible. En l’absence de touristes étrangers, en l’absence de salon, de congrès, de manifestation culturelle, sportive d’envergure, les réservations sont à un niveau exceptionnellement bas. 20 % de taux d’occupation en moyenne pour les hôtels en septembre. Les conséquences s’annoncent lourdes pour l’emploi. Selon notre observatoire GNI I+C du 2e trimestre, 48 % des entreprises envisageraient des destructions d’emploi à raison de 2,4 emplois par établissement. 200 000 emplois sont menacés dans le secteur, sans compter les embauches, de saisonniers notamment, qui n’ont pas eu lieu. Selon une autre enquête, consacrée exclusivement à l’hôtellerie et à laquelle près de 1 000 hôtels ont participé en ce début septembre, 30 000 emplois seraient menacés dans l’hôtellerie. Des plans de licenciement sont en cours de mise en œuvre. Il y a urgence à agir et à entendre nos propositions. »
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