Cigares

Albana Tobacco | « Le cigare est une affaire de famille »

Charles-Hervé Spriet, gérant d’Albana Tobacco

Il y a 3 années, 4 mois

Créée il y a six ans par Charles-Hervé Spriet, la société d’importation Albana Tobacco livre aux civettes françaises les faits main de six producteurs et de leurs dix marques composées de tabac du Honduras, Nicaragua, ou encore de République Dominicaine.

Vous êtes buraliste et propriétaire de l’historique point de vente cigares parisien À la Civette. Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir importateur il y a six ans et à racheter l’établissement familial il y a trois ans ?

Charles-Hervé Spriet : Une histoire de famille! Mon grand-père, Norbert Weisz, a travaillé pendant près de 30 ans pour Davidoff en charge du marché du Moyen-Orient. C’est lui qui m’a fait fumer mon premier cigare, un Avo Uvezian, à l’âge de 14 ans. Après 10 ans passés dans le monde de la finance d’entreprise, où j’ai appris beaucoup mais m’épanouissais peu, j’ai sauté le pas et suis devenu entrepreneur sur les traces de Norbert. Connaissant bien le monde du cigare, il m’a présenté à Christian Eiroa, ancien propriétaire de la marque Camacho, cédée à Davidoff, qui en 2012 a créé CLE Cigars et m’a confié la distribution de ses vitoles en France. À la Civette n’est pas à proprement parler un établissement familial. C’est un lieu chargé d’histoire, dans lequel se succèdent bien plus que des gérants, mais des passionnés du cigare depuis plus de trois siècles, c’est-à-dire 1716! Mon grand-père, puis ma mère ont eu la chance de pouvoir inscrire leurs noms sur cette liste, il y a bientôt 25 ans. Et, il y a 3 ans quand l’opportunité s’est présentée à moi de rentrer un peu dans l’histoire de la Civette, je ne pouvais la laisser passer. Je partage donc mon temps entre Albana Tobacco et À la Civette ! (voir aussi le site alacivette.com, NDLR)

Vous livrez vos cigares dans combien de points de vente en France ?

Pierre Bridot, qui m’a rejoint dans l’aventure il y a trois ans, s’occupe du développement commercial des marques que nous distribuons, dans la France entière. Nous livrons plus d’une centaine de points de vente en France, ainsi qu’en Corse. Les produits CLE, Eiroa, Asylum Insidious et Schizo sont également présents aux aéroports de Paris en duty free.

Vous importez et livrez les cigares de six producteurs distincts ?

Comme je vous l’ai dit précédemment, j’ai créé Albana Tobacco afin de distribuer les produits de Christian Eiroa. Il a des champs et une fabrique au Honduras et au Nicaragua. Il maîtrise ses produits de la graine à la boîte. J’importe directement ses cigares de ces deux pays, autour de six marques : Eiroa, Asylum 13, Insidious, CLE, Schizo et Osok. Je réalise les trois quarts de mon activité avec les produits Eiroa. Dans cet esprit, c’està-dire familial, je travaille avec cinq autres producteurs : Patoro, qui est une marque dominicaine créée en 2010 par Patrick Martin (un ancien de Davidoff) et Pablo Richard (un petitfils d’Ernst Schneider, ancien propriétaire du groupe Oettinger-Davidoff); Daniel Marshall, qui est un ébéniste de luxe qui a créé sa marque éponyme roulée par Plasencia et son fameux cigare en or; Smoking Jacket, qui est la seule marque propre de Hendrik Kelner Junior, qui roule notamment les cigares Bespoke; et enfin Bentley Cigars, qui est fabriquée au Nicaragua par Martin Schuster.

Les augmentations de taxes sur le cigare peuvent-elles compromettre la survie de votre entreprise ?

Oui bien sûr. Les hausses successives des taxes depuis 2017, dont la dernière a eu lieu en novembre 2020, afin d’atteindre le fameux paquet à 10 euros, ont également frappé les cigares faits main. En trois ans, le prix des cigares a presque doublé, et paradoxalement les marges des distributeurs ont diminué. Vient s’ajouter à cela le coût de référencement des produits en Union européenne, à la charge des producteurs. Cela représente environ 500 euros pour chaque référence et peut être absorbé facilement quand vous distribuez des produits de masse, mais pas quand vous travaillez avec des cigares totalement faits à la main et roulés en petite quantité. Notre structure étant légère, nous nous adaptons. Mais il faut faire attention au point de rupture, où l’ensemble des petits et moyens acteurs disparaîtra. Bien que la situation sanitaire actuelle soit dramatique cette année, la fermeture des frontières a eu le mérite de mettre en lumière les défaillances de cette politique, avec une hausse de la consommation de près de 30 % du tabac, qui reflète globalement la part des achats hors de France ou en contrebande. Ces pertes de rentrée fiscale d’environ 5 milliards d’euros pousseront, je l’espère, le gouvernement à mieux adapter sa politique.

L'essentiel d'Albana Tobacco

Création : 2014

Marques : Cigares faits main des fabriques Nacsa à Esteli (Nicaragua) et Aladino à Danli (Honduras), de Christian Luis Eiroa, avec 5 marques : • Eiroa : quatre lignes (Honduras) avec Eiroa Classique, Eiroa CBT, Eiroa The First 20 Years et Eiroa Jamastran Asylum 13 (Nicaragua) • Insidious (Honduras) • CLE : quatre lignes avec CLE Jaune (Honduras) et sa bague Jaune ; CLE Rouge (Honduras) et sa bague Rouge ; CLE Bleu (Nicaragua) et sa bague bleue ; CLE Noir (Nicaragua) et sa bague noire • Schizo (Nicaragua) • Osok (Nicaragua)

Autres marques de cigares faits main  : Bentley Cigars (Nicaragua) et Bentley Tabacs à Pipe ; Smoking Jacket by Henkie Kelner (République dominicaine) ; Patoro (République dominicaine) ; Daniel Marshall (Nicaragua)

Références tabac : 51

Articles fumeurs : Victor (humidors conçus en France et fabriqués en Italie) ; Siglo Accessories (briquets, cendriers, coupe-cigares, humidors), Egoist, Smoking Moses (coupe-cigares)

Contact : 23-25, rue Jean-Jacques-Rousseau - 75001 Paris

Charles-Hervé Spriet  : 06 37 67 95 91
charles-Hervé.spriet@albanatobacco.com

Pierre Bridot : 06 40 15 38 97
pierre.bridot@albanatobacco.com

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