Tabac

Édito | Des taxes pour éviter des interdictions ? Vraiment ?

Que la prohibition d’un produit apprécié par une clientèle se réalise par son interdiction pure et simple ou par la hausse des taxes et donc des prix… Cela débouche forcément sur la mise en place d’un marché parallèle, souvent très dangereux. Le tabac, le vapotage ou le chanvre n’échappent pas à la règle : selon KPMG, 49,45 % de la consommation de tabac ultrafiscalisé en France s’acquiert en dehors des points de vente français (voir le dossier Contrefaçon, page 36). La puff à usage unique, interdite depuis début 2025, circule toujours massivement dans les lycées « grâce » à Internet et à certaines épiceries. Enfin, le cannabidiol de synthèse et le CBD à plus de 0,3 % de THC, pourtant tous deux interdits, ont fait des centaines de victimes cette année selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) et l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Et, l’actuel gouvernement français entend également interdire les sachets de nicotine, du moins il attend l’autorisation de le faire de la part de l’Union européenne. En résumé, poser une interdiction simple ou créer un effet prohibitif par le prix ont de graves conséquences sur les ventes légales et sur les rentrées fiscales.

-7,9 % sur les sept premiers mois 2025

-7,9 % sur les sept premiers mois 2025, en tonnage tabac livré en France continentale par Logista tous segments confondus, après les -11,5 % sur le cumul en volume 2024 (voir page 27). Et, pourtant, certaines autorités veulent poursuivre sur la lancée des hausses massives de taxes notamment sur le tabac.

« +50 % d’ici à 2035 dans le monde » sur les prix du tabac.

« +50 % d’ici à 2035 dans le monde » sur les prix du tabac. C’est ce qui est réclamé par l’Organisation mondiale de la Santé. Celle-ci entend ainsi « freiner les maladies chroniques et obtenir des recettes publiques » (voir page 9). Et justement l’exécutif européen souhaite également poursuivre la surfiscalisation du tabac en récupérant au passage 15 % des sommes prélevées.

Un triplement de la taxe à l’unité des cigarettes proposé par la Commission européenne.

Un triplement de la taxe à l’unité des cigarettes proposé par la Commission européenne. Ainsi, pour 1 000 cigarettes, la France prélève actuellement juste pour la part spécifique 72,70 €, tandis que la Commission souhaite obtenir des 27 pays membres 215 €. De même, la taxe proportionnelle sur la valeur (ad valorem) pourrait passer de 55 % à 63 % toujours sur les cigarettes. Tous les autres segments du tabac seraient également impactés par ce projet de surfiscalisation applicable en 2028 (voir page 54). Mais, l’unanimité des 27 États membres est nécessaire pour modifier ou créer des taxes. Les discussions ne font donc que commencer, tout comme pour les créations de taxes européennes envisagées sur les e-liquides et sachets de nicotine à des niveaux très élevés. Même si ces taxes étouffent les ventes officielles au profit du marché parallèle, parfois elles peuvent justifier de l’existence même de certains produits (surtout si la Commission touche une partie des recettes), comme pour les sachets de nicotine que veulent interdire certains pays.

Des fournisseurs qui croient toujours en l’avenir du réseau.

Des fournisseurs qui croient toujours en l’avenir du réseau. Les presque 23 000 bura listes de France continuent d’intéresser nombre d’industriels, notamment pour leur diversification et même certains nouveaux opérateurs, comme la coopérative de chanvriers du Périgord qui a créé la marque CBuddy exclusivement pour le réseau (voir page 52). Des fournisseurs comme le fabricant de tabac à rouler Traditab y développe ses e-liquides Mostacha (voir page 48), le cigarier Arnold André y propose des corners de spiritueux (voir page 46), ou le cigarettier BAT y lance en septembre un nouveau dispositif d’e-cig Vuse (voir page 50).

À quand un monopole de vente au détail de la nicotine ?

À quand un monopole de vente au détail de la nicotine ? C’est du moins ce que propose le futur président de la Confédération des buralistes, Serdar Kaya, qui sera élu le 9 octobre prochain (voir p. 18). De son côté, la présidente de Logista France, Mathilde Keszey-Goffard, « insiste sur le rôle central des buralistes dans la régulation » (voir p. 32). En effet, le réseau permet d’appliquer les réglementations, comme les interdictions aux mineurs. Pourtant, la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) estime que la caméra augmentée n’est « ni nécessaire, ni proportionnée », préférant que les buralistes entrent en conflit avec leurs clients en demandant des pièces d’identité (voir page 13).

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