Parmi les menaces pour la filière : selon le cabinet KPMG, le marché parallèle de tabac représente en 2021 environ 35 % de la consommation en France. Plus précisément, ont été fumées dans l'Hexagone presque 8 milliards de cigarettes contrefaites, à comparer aux plus de 33 milliards vendues chez les buralistes. Philip Morris a commandé cette étude (voir page 37) et, de son côté, Seita a mis en place une carte de France interactive, Illicig, où chacun peut déclarer un point de deal de tabac (voir page 40).
Autres menaces : cette croissance exponentielle du marché parallèle de tabac en volume a fini par avoir un impact grandissant sur le chiffre d'affaires tabac: après les+ 12,6 % de 2020, celui-ci tombe à - 1,2 % en 2021 et surtout à - 8 % sur les sept premiers mois 2022 (voir page 25). Et qui dit diminution de chiffre d'affaires TTC, dit également baisse de remise tabac (hors aides publiques), puisqu'elle est calculée sur les ventes.
Par ailleurs, selon Seita (voir page 22), la Commission européenne a engagé une révision des accises (fiscalité) tabac, ainsi que de la directive tabacvape qui entrera en vigueur dans trois ou quatre ans, avec à la clé de probables décisions contre-productives, telles que les hausses ou créations de taxes, le relèvement de l'âge légal de consommation, la généralisation du paquet neutre... Face à ces exemples de menaces pour le réseau des buralistes, il est important de rappeler que les réussites ne manquent pas.
DES FOURNISSEURS PARTENAIRES CONVAINCUS PAR LE RÉSEAU
Première réussite: les grands industriels continuent de montrer une totale confiance dans le réseau des buralistes, en lançant régulièrement des nouveautés produits en tabac, comme récemment Philip Morris sur des segments porteurs comme les cigarettes Fresh, les cigarillos blonds et les tabacs coupe large (voir page 43), mais aussi dans d'autres marchés comme la vape. Les cigarettiers, tels que PMF avec ses e-cigs VEEV (voir page 62) et BAT avec ses puffs Vuse (voir page 63), consacrent l'essentiel de leurs budgets de développement dans le vapotage aux buralistes, tout comme de nombreux pure players (voir page 59).
D'autres opérateurs, indispensables du réseau, sont toujours autant confiants: Logista investit dans un nouveau terminal de gestion et d'encaissement avec le S-Pro (voir page 58), afin de renforcer les 14 000 caisses Strator déjà présentes en France; par ailleurs, la FDJ vient de se lancer dans ce même secteur économique en rachetant les fournisseurs de caisses enregistreuses Aleda spécialisées en tabac-presse et L' Addition pour les CHR (voir page 17).
Seconde réussite: le commerce phygital s'installe chez les buralistes. Des bornes telles que celles de Proxigital SAS ou SecurClés avec Logista-SAF Retail (voir page 53) offrent aux clients habituels des débits de tabac la possibilité d'y trouver des outils digitaux qui leur permettent d'acheter de nouveaux services ou produits. Mais il y a aussi les consommateurs en ligne qui découvrent parfois ce réseau, grâce à Brink's Payment Services qui permet d'y régler ses achats en ligne; ou à la néobanque Shine ouvrant à ses clients commerçants de proximité la possibilité de déposer des espèces chez les buralistes (voir page 52).
Cette arrivée du cash dans les magasins est confirmée par la Banque de France qui a annoncé qu'à fin 2021, les commerçants représentent désormais 35,16 % des 73 802 points de distribution d'espèces en France. Toutes ces réussites sont consolidées par l'attrait toujours aussi important pour les salons professionnels offrant de nouveaux débouchés, soit totalement dédiés tels que le Losangexpo du 22 et 23 octobre (voir page 7), soit plus ouverts, comme Intertabac du 15 au 17 septembre (voir page 7) ou Hexagone du 25 et 26 septembre 2022 (voir page 14).