Pourquoi une telle obstination des pouvoirs publics ? Pourquoi les autorités refusent-elles de proposer des solutions aux fumeurs qui ont pourtant fait leurs preuves comme au Royaume-Uni particulièrement proactif, et dont la proportion de fumeurs adultes est passée de 19,3 % en 2012 à 13,3 % en 2021, selon les données publiées par le gouvernement britannique le 6 décembre 2022 (voir page 41).
+ 1,5 POINT DE HAUSSE DE LA PRÉVALENCE TABAGIQUE
Ainsi la proportion de fumeurs de 18 à 75 ans en France est passée de 30,4 % en 2019 à 31,9 % en 2021. Mais étrangement l'étude initiale de Santé publique France, elle, portait sur les personnes de 18 à 85 ans. L'agence gouvernementale n'a donc pas pris en compte dans la publication des résultats les réponses des 76 à 85 ans. Pourquoi ? Ces septuagénaires et octogénaires sondés auraient ils augmenté encore plus la proportion de fumeurs ? Santé publique France avait déjà fait disparaître de ses communications globales les 15 à 17 ans (en les plaçant dans des études plus confidentielles), malgré le fait qu'en général les études européennes (Eurobaromètre) prennent en compte ces adolescents fumeurs.
600 TONNES DE TABAC SAISIES SUR LES 10 PREMIERS MOIS 2022
La hausse de la contrebande-contrefaçon en France est l'autre corollaire d'une consommation de tabac incontrôlée: on est passé de 402 tonnes en 2021 à 600 tonnes sur seulement les dix premiers mois 2022, selon les douanes (voir page 10).
4,6 % SUR LE TONNAGE TABAC LIVRÉ SUR LES ONZE PREMIERS MOIS EN 2022
Le tabagisme et les trafics sont donc en hausse, mais à l'opposé les ventes en volume des débits de tabac sont en baisse de -4,6 % de janvier à novembre 2022. Une chute qui intervient après celle de 2021 à - 6,2 % (voir page 11). Tout en perdant du tonnage, malgré tout l'industrie du tabac va devoir payer pour la collecte et le traitement des mégots (y compris de ceux issus des trafics, ce qui est un comble), dans le cadre du nouveau cahier des charges qui vient d'être publié par le gouvernement (voir page 9).
+ 43,50 % DE PERSONNES INSCRITES AU MOIS SANS TABAC
Malgré tout, dans le cadre de l'opération nationale de sevrage tabagique de novembre 2022, « le vapotage avait quasiment disparu des solutions proposées aux fumeurs », selon la fédération de fabricants France Vapotage (voir page 9). Au-delà de la vape, il y a également le tabac à chauffer qui a subi une forte hausse de sa fiscalité qui sera applicable en 2023, avec son corollaire probable une hausse des prix l'an prochain. Pourtant, l'efficacité dans le sevrage de Heets-Iqos est reconnue par de nombreux buralistes (voir page 46). Pourquoi une telle hostilité aux solutions pragmatiques, qui ont fait leurs preuves ?
7€ LA BOÎTE DE 20 SACHETS DE NICOTINE
La marque internationale Velo, qui appartient au cigarettier BAT, a lancé une commercialisation pilote dans quelques communes savoyardes. Un test avant un probable déploiement national dans quelques mois qui va offrir une autre solution aux fumeurs, afin progressivement de limiter ou de stopper leur consommation de tabac (voir page 18). Ce type de sachets de nicotine intéressent particulièrement les principaux cigarettiers et cigariers mondiaux, qui développent chacun une ou plusieurs marques. Un doublement rapide du chiffre d'affaires international de ce segment est même envisagé entre 2021 et 2025 (voir page 48). Mais par contre rappelons que les sachets avec du tabac - snus - restent interdits en France.
+ 65% SUR LES REVENUS DES BARS-TABAC-PRESSE SUR CINQ ANS
Dans le cadre du palmarès des revenus des commerçants de France de la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA), on découvre que les buralistes sont toujours dans le top 5 des revenus des commerçants derrière les pharmaciens et opticiens. Si l'on compare les données 2016 et 2021 : + 65 % pour les bars-tabac-presse et + 46 % pour les tabacs secs (voir page 14). Ainsi si les difficultés cumulées sont indéniables, buraliste reste un des métiers les plus porteurs du commerce de détail, si l'on en croit les statistiques de la FCGA.