31 mai 2023. Dans le BEH n°9-10 (Bulletin épidémiologique hebdomadaire), Santé Publique France [l’agence de santé de l’État français, qui a pris la suite de l’Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) en 2016, NDLR] affirme dans son introduction qu’« après une baisse d’une ampleur inédite en France de la prévalence tabagique entre 2016 et 2019, celle-ci s’est stabilisée depuis. » Une affirmation bien étrange puisque cette fameuse « baisse » a simplement été provoquée par le fait qu’à compter de 2017, Santé Publique France a comptabilisé, à part, les personnes de 15 à 17 ans. Par voie de conséquence, cela ne peut que baisser. L’art de brouiller les statistiques va encore plus loin, avec certaines années où les autorités sanitaires prenaient en compte même les plus de 12 ans.
Mais au-delà d’une certaine mauvaise foi chiffrée, on peut considérer légitimement qu’il y a bien une légère baisse du tabagisme sur les six dernières années (sur une base identique de 18 à 75 ans), entre 2017 et 2022 : - 2,4 points sur les fumeurs réguliers quotidiens et seulement – 0,1 point sur l’ensemble des fumeurs comprenant même les occasionnels.
Mais, on peut estimer en toute bonne foi que ces résultats sont bien maigres après l’ampleur de la stratégie appliquée par les pouvoirs publics français : passage du prix d’un paquet de 20 cigarettes premium d’environ 3,60 € il y a une vingtaine d’années à 11,50 € en 2023 ; l’entrée en vigueur progressive de l’interdiction de fumer dans les lieux publics en 2007 et 2008 ; l’arrivée du paquet neutre en 2016 ou encore, depuis 2019, le remboursement par l’Assurance maladie des substituts nicotiniques.
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