31 août. L’Autorité nationale des jeux (ANJ), créée le 1er janvier 2020, supervise désormais toutes les composantes des jeux en France (FDJ, PMU, hippodromes, 202 casinos et autres sites de paris en ligne). L’ANJ vient de publier le bilan des jeux en ligne du deuxième trimestre 2020.
Le communiqué est le suivant : « Au 2e trimestre 2020, le marché des jeux en ligne a enregistré une baisse de 6 % de chiffre d’affaires et un recul de 9 % de comptes joueurs actifs. C’est le secteur des paris sportifs qui a été le plus impacté par les effets de la crise sanitaire avec une baisse de 56 % de son chiffre d’affaires. Les segments du poker et, dans une moindre mesure, des paris hippiques enregistrent à l’inverse une forte hausse de leur chiffre d’affaires. La période de confinement (16 mars au 10 mai) a été particulièrement handicapante pour les opérateurs qui enregistrent une baisse de 24 % sur la période par rapport à 2019. Cependant, malgré cette crise sanitaire, sur les six premiers mois de l’année, le PBJ global du marché agréé en ligne atteint 758 millions d’euros, soit une hausse de 8% par rapport au premier semestre 2019.
Le segment des paris sportifs en ligne est en général la composante du marché des jeux en ligne la plus dynamique. À revers de cette tendance, l’offre de paris sportifs du trimestre a été profondément altérée par les annulations massives ou reprises tardives des manifestations sportives. Face à cette réduction de l’offre, et afin de soutenir le marché, le collège de l’ARJEL a autorisé l’ajout de 7 compétitions à la liste d’événements sportifs pouvant servir de support de paris sportifs en France (football australien, 1re division de football en Australie, coupe de Hongrie de football, 1re division de football de Corée du Sud et de Chine, base-ball en Corée et hockey en Biélorussie). Ces nouvelles compétitions, tout en répondant aux exigences de l’ARJEL concernant la lutte contre les manipulations sportives, ont permis aux opérateurs de maintenir une offre de paris sportifs durant toute la période de suspension des compétitions majeures. Au total, le PBJ des opérateurs sur le marché des paris sportifs s’élève à 94 millions d’euros sur le deuxième trimestre, soit une baisse de 56% par rapport à 2019. Le recul du chiffre d’affaires des opérateurs atteint 87 % sur la période de confinement. Du fait de cette situation inédite, le nombre de comptes joueurs actifs sur l’activité a reculé de 36 %, un rythme toutefois inférieur à celui du PBJ. La dépense moyenne par compte joueur actif sur le trimestre s’élève à 86 € contre 126 € au T2 2019 (- 32 %). Alors que les opérateurs avaient prévu de réaliser un effort marketing important à l’occasion de l’euro 2020, ils ont fortement réduit leurs dépenses publicitaires en paris sportifs au cours du 2e trimestre 2020 face à la baisse de leur activité. Les résultats communiqués par la FDJ témoignent de difficultés similaires sur le segment des paris sportifs. En effet, l’opérateur sous monopole enregistre une baisse de 39 % de mises en paris sportifs, tous canaux confondus, au premier semestre et jusqu’à environ 61% sur le seul deuxième trimestre.
L’offre de paris hippiques a été nettement altérée ce trimestre suite à l’interruption des courses françaises jusqu’au 11 mai 2020. Toutefois, les mises enregistrées sur la période d’absence des courses françaises sont en hausse de 16 %, notamment grâce au maintien et aux ajouts de courses étrangères, approuvés par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation après avis informel de l’ARJEL, au calendrier de courses hippiques supports de paris en France. La progression des mises en paris hippiques trouve également sa source dans le report d’une partie des parieurs sportifs vers les paris hippiques pendant la période. Dès la reprise des courses françaises, le marché a enregistré une augmentation du nombre de parieurs, qui a eu pour conséquence d’accélérer la progression des enjeux sur l’ensemble du trimestre. Le marché des paris hippiques en ligne est de nouveau en croissance d’activité ce trimestre à un rythme de progression qui n’avait pas été relevé depuis l’ouverture du marché en 2010. Les enjeux engagés par les joueurs sur les courses supports de paris du trimestre s’élèvent à 362 millions euros, soit une progression de 35 % au regard du deuxième trimestre 2019. Ce volume d’enjeux correspond également au niveau le plus important généré sur un trimestre. Parallèlement, le PBJ du trimestre progresse dans des proportions presque similaires aux mises (+ 33 %) à 88 millions d’euros, soit son niveau le plus important depuis l’ouverture du marché.
Paris hippiques : - 31 % sur le 1er semestre
Le PMU, opérateur titulaire de droits exclusifs sur le segment des paris hippiques engagés en réseau physique de distribution, a communiqué un recul de 31 % des enjeux sur le 1er semestre en paris hippiques, tous canaux confondus. Toutefois, les résultats sur l’activité s’améliorent sur la fin du semestre grâce aux réouvertures progressives des points de vente et des hippodromes.
Poker en ligne : + 126 % au deuxième trimestre
La période de confinement a été très favorable au segment du poker en ligne. L’engouement autour de l’activité a permis de recruter de nombreux nouveaux joueurs. Ainsi, près de 1 100 000 de comptes joueurs actifs (CJA) ont participé à des parties de poker en ligne sur le trimestre, ce qui correspond à une progression de 68 % par rapport à l’an dernier. En conséquence, le chiffre d’affaires en poker a atteint 142 millions d’euros au 2e trimestre, soit le résultat le plus important sur un trimestre et supérieur de 44 millions à celui du premier trimestre de 2020. Le produit brut des jeux en poker est ainsi en croissance de 126 % par rapport au T2 2020, ce qui correspond à la progression la plus importante relevée sur un trimestre. Cette croissance provient aussi bien d’une augmentation du nombre de joueurs actifs (+ 68 % par rapport au T2 2019) que de l’intensification de la pratique de jeu. La dépense moyenne par compte joueur actif a ainsi fortement augmenté au T2 2020 (+ 34 %), atteignant 134 € contre 99 € au T2 2019. »