14 juillet. Le quotidien régional La Voix du Nord a interrogé Hervé Natali, responsable des relations territoriales de Seita (filiale française d’Imperial Brands) au sujet de l’évolution du marché parallèle pendant le confinement.
« Plus on augmente le prix, plus on donne juste la mauvaise idée aux gens d'aller se fournir ailleurs, à l'étranger, et à une partie de la population, de faire de la contrebande ! Pendant le confinement, la vente de tabac des buralistes français a augmenté en moyenne de 25 %, de près de 17 % chez les non-frontaliers et de 47 % pour les Hauts-de-France. On voit que cette hausse est systématiquement plus forte dans les régions frontalières. L'an dernier, ce sont quatre usines de contrefaçon qui ont été démantelées en Belgique. Les trafiquants s'adaptent, viennent au plus près des marchés à forte fiscalité sur le tabac. Comme ça, ils diminuent le coût de logistique, de transport. On retrouve des petits salaires, des retraités et, désormais, des dealers. Je n’ai jamais eu autant de contacts avec des policiers ou des gendarmes pour des enquêtes en cours sur des réseaux de stupéfiants. Les dealers de cannabis ou de drogue douce y trouvent une diversification à moindre risque. Avec un marché à prendre qui n'est pas loin. La fiscalité ne marche pas pour sortir du tabac. En Belgique et en Allemagne, la cigarette est moins chère et, pourtant, il y a moins de fumeurs. Pour faire arrêter les gens de fumer, il faut miser sur la prévention ! Une commission d'enquête parlementaire, présidée par Éric Woerth, va étudier les chiffres atypiques des ventes de tabac de ces tout derniers mois. Elle devrait voir le jour d'ici à la fin de l'année. »