Le matraquage fiscal sur le tabac se poursuit et pourrait même s’accroître dans les années à venir si l’on en croit la proposition des parlementaires français qui veulent passer le paquet de cigarettes à 25 € en 2040. Dans ce contexte difficile, le cigare fait main a probablement une carte à jouer puisqu’il ne correspond pas à une addiction si l’on en croit l’Eurobaromètre 2021 qui stipule que plus de 97 % des amateurs de cigares-cigarillos ne fument pas tous les jours ces produits et ont à 73 % plus de 35 ans (voir page 6). La priorité de la lutte contre le tabagisme étant sur la jeunesse, le cigare n’est donc pas l’objectif premier.
De fait, les faits-main se portent bien dans l’Hexagone, même si les prix grimpent, mais dans un marché du cigare et cigarillo livré par Logista à -6,7 % sur le premier quadrimestre 2024 (voir page 8). La mutation du segment s’accélère avec une chute chronique des cigarillos face à des vitoles hecho a mano qui progressent. Mais une précédente directive européenne impose la traçabilité des cigares, du producteur au détaillant, qui est appliquée avec difficulté depuis le 20 mai 2024. Les codes d’identification administrative des buralistes ont dû être fournis par eux-mêmes puisque les pouvoirs publics refusaient cette communication.
Autre difficulté imposée aux buralistes : les pouvoirs publics français viennent depuis quelques mois de mettre fin aux seuils d’achats appliqués dans l’Hexagone. Désormais, les consommateurs peuvent ramener en France non plus 50 cigares, mais bien 200 depuis un autre État membre de l’Union européenne (dont le Luxembourg), mais toujours 50 modules depuis un pays hors de l’UE et 75 depuis l’Andorre.