Les constats inquiétants ne manque pas en France et pourtant les antitabacs et les ministres ne changent pas de stratégie, qui est entièrement basée sur la hausse de la fiscalité et des prix.
Une chute vertigineuse du tonnage tabac (tous produits confondus, Logista) : Après les -6,7 % en 2022, on a constaté une forte accélération de la baisse des livraisons depuis la hausse des taxes et des prix de mars 2023, avec -10,1 % sur ce troisième mois, -9,4 % en avril et même -13,5 % en mai 2023 (voir page 8). Et l'effondrement des livraisons ne devrait pas s'arranger avec l'approche des vacances d'été, qui en général dopent les achats transfrontaliers.
Un tabagisme occasionnel quasiment stable depuis six ans. Selon les études de l'agence gouvernementale Santé publique France et parmi les personnes de 18 à 75 ans, le tabagisme occasionnel est resté quasi stable en passant de 31,9 % en 2017 à 31,8 % en 2022, malgré les fortes et successives hausses de taxes et donc de prix depuis 2003. En revanche, le tabagisme quotidien chute significativement entre 2017 et 2022, en passant de 26,9 % à 24,5 % de la population adulte. Et ce, bien évidemment, grâce à la forte hausse de l'usage des alternatives au tabac : essentiellement vape et tabac chauffé (voir page 9).
L'usage du vapotage s'est intensifié depuis sept ans. Santé publique France relève que l'usage de produits de vape a plus que doublé chez les Français entre 2016 et 2022 : on est passé respectivement de 2,5 % à 5,5% en utilisation quotidienne, et en usage actuel, de 3,3 % à 7,3 % de la population adulte (voir page 11). Soulignons que beaucoup de fumeurs alternent consommation de tabac combustible et vapotage, afin de limiter leur tabagisme, si ce n'est pour se sevrer totalement grâce à la vape (voir page 11).
L'usage du tabac chauffé a doublé en cinq ans. Enfin, selon Santé publique France, l'expérimentation du tabac chauffé est passée de 1 % en 2018 à 2,6 % en 2022 dans la population adulte (voir page 9). Rappelons que, pour l'instant, il n'y a qu'un seul fournisseur dans l'Hexagone, Philip Morris avec ses marques Heets-Igos, ce qui limite l'impact de cette alternative sur le tabagisme (voir page 9).
Un pic de saisies de tabac des douanes depuis 14 ans. Avec +61,43 % sur les quantités de contrebande-contrefaçon de tabac, les douanes obtiennent là, en 2022, leur plus haut niveau de saisies dans l'Hexagone depuis 14 ans : 403 tonnes confisquées en 2021 et 649 e n2022, contre « seulement » 250 tonnes en 2008 (voir page 37). On peut donc supposer que c'est le reflet de l'importance croissante du marché parallèle de cigarettes, de tabac à rouler, à tuber et à chicha.
Trois usines de contrefaçon de cigarettes déjà démantelées enFrance en un peu plus d'un an. Pour la première fois en France et entre décembre 2021 et janvier 2023, trois fabriques clandestines de cigarettes ont été découvertes (voir pages 40 et 41), sans compter les deux unités de production de faux tabac à chicha également démantelées depuis un an. Le poids de la contrefaçon s'amplifie en France bien évidemment en raison du prix de plus en plus élevé du tabac, et du faible risque judiciaire par rapport à d'autres trafics. Sans parler des risques sanitaires encourus par les fumeurs eux-mêmes, avec des produits où l'on trouve des traces d'excréments d'animaux, de déchets divers et même parfois d'amiante. Et malgré tout, le ministre de la Santé envisage de poursuivre les hausses de prix du tabac ! Francois Braun ne recule devant aucune contradiction en déclarant, le 28 mai 2023, dans une interview : « Je ne m'interdis pas de continuer l'augmentation du tabac . »
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